Nous y voilà. 16 mois après que le projet ait germé dans nos têtes au pied des remparts de Lübeck, au nord de l’Allemagne, on s’apprête à partir pour une petite année d’une grande vadrouille à vélo, tout autour de l’Europe. Pour découvrir le projet, et comprendre d’où il vient, on vous propose un petit voyage temporel, en attendant l’autre voyage, un tantinet plus spatial.
Débuts à vélos
On a toujours bien aimé pédaler, mais notre première expérience de voyageurs à vélo n’est pas si ancienne. A la Toussaint 2020, on profite d’une semaine de vacances pour entamer notre premier périple. Comme on n’a pas de matériel, le frère et la sœur de Luc, bien équipés et expérimentés, nous prêtent tout ce qu’il faut. On part alors de Grenoble dans le but de longer l’Isère jusqu’à Valence avant de descendre tranquillement la vallée du Rhône le long de la Via-Rhôna. On a la chance de débuter avec la Roll’s Royce du vélo de voyage, puisqu’on nous a prêté 2 beaux TX-randonneurs. On découvre la joie des côtes avec vélo chargé, même si notre parcours est majoritairement plat. On s’amuse bien, on profite et on bivouaque. Le deuxième soir, alors qu’on a planté la tente au bord du Rhône, on allume la télé sur un téléphone. En prenant un café le midi, la tenancière de la boulangerie nous avait prévenu que “Macron allait parler ce soir”. Et hop, la sentence tombe, deuxième confinement. Il nous faut alors malheureusement rejoindre la gare de Montélimar dès le lendemain matin et notre périple, commencé deux jours auparavant, est déjà terminé.
Genèse du projet
6 mois plus tard, à l’été 2021, on passe un week-end à Hambourg pour se retrouver à mi-chemin entre le Danemark et Paris, où nous sommes chacun en stage. On visite Lübeck et, lors d’une pause goûter, on s’interroge sur notre avenir. Les études finissent dans un an, et la perspective de travailler tout de suite ne nous enchante pas particulièrement. Le projet de partir sur un voyage long à vélo nous tentait depuis quelque temps, et on prend formellement la décision que le moment est venu de préciser tout ça. On réfléchit 30 secondes et on se décide pour partir un an, autour de l’Europe. Pourquoi l’Europe ? Parce que l’incertitude Covid est encore présente à l’époque et qu’on veut tout faire à vélo, sans prendre de bateau ni d’avion pour rejoindre un continent. Pourquoi un an ? Parce que ça sonne bien.
5 minutes après, on est en train de faire un budget prévisionnel au doigt mouillé. Avec l’expérience de l’organisation de camps scouts, on prend en compte le matériel, la nourriture, les frais administratifs et ainsi de suite. On convertit ensuite tout ça en heures de cours particuliers à donner. On se rend alors rapidement compte que c’est jouable. Il faut bien reconnaître que nous avons eu l’injuste chance d’être payés pendant nos études, alors que d’autres étudiants doivent travailler pour les payer. Tout ce que nous avons pu gagner n’était que du surplus.
Le soir à Hambourg, assis au bord de l’Elbe, on réfléchit à un itinéraire prévisionnel en s’aidant du réseau des Euro-vélos, des véloroutes (parfois un peu fictives) à travers tout le continent. A priori, on devrait pouvoir partir en automne. Le début de notre trajet se fera dans le froid. Pas grave, on n’a qu’à longer le Sud de l’Europe. Jusqu’où ? La Turquie, ça semble bien. Et ensuite ? Il paraît que la Norvège est incroyable à découvrir, on pourrait remonter jusqu’au Cap-Nord, le point le plus septentrional de l’Europe. Si tout va bien, on y sera pour le jour polaire. Il ne reste plus qu’à rentrer en France. Et voilà, en rentrant à Paris, on achète deux cartes de l’Europe chez Gilbert-Joseph et on affiche fièrement le tracé suivant dans notre salon.
Les “camions”
De retour à Paris, on se met en quête de 2 vélos. Comme ils nous avaient plu lors de notre trop courte virée au bord du Rhône, on décide d’acheter 2 TX-Randonneurs. Manque de bol, à cause de la pénurie post-covid sur le marché de la petite reine, ils sont introuvables. On se rend rapidement compte qu’il ne reste vraiment plus grand chose de disponible, et que les premiers réapprovisionnements risquent d’arriver un peu tard. En appelant des dizaines de magasins et en passant des heures à éplucher des comparatifs de vélos et retours de voyageurs, on réussi finalement à dégoter 2 bicyclettes à nos tailles. Un TX-800, de la marque allemande VSF-Fahrrad-Manufaktur pour Maryam, et un Tour de Fer 20, du fabriquant anglais Genesis pour Luc. Ce sont 2 excellentes randonneuses, au cadre acier, avec des cintres plats, des freins à disque et des transmission de VTT. On y ajoute chacun une selle en cuir Brooks* et une paire de pédales semi-automatiques. On aime chacun beaucoup nos vélos. Comme on a l’habitude de bien les charger, et d’être en position relevée, on les dénomme affectueusement nos “camions”.
* Pour Maryam, il a fallu être inventif, et on se dit que cela pourrait aider d’autres voyageuses. Les selles Brooks pour femme sont plus courtes, le rail de fixation propose donc moins de latitude de réglage. Ainsi, même en butée, le recul n’était pas assez important. Il a fallu trouver une tige de selle avec un fort déport, ce qu’on a finalement pu obtenir via le modèle Vélo orange – Grand cru.
Virée en Suisse
Toussaint 2021, il est temps de tester le matériel. On reprend la route pour une virée d’une petite semaine à travers la Suisse, de Milan à Mulhouse. Même s’il pleut toute la semaine, on passe de bons moments. On expérimente les ascensions de cols sous la neige (c’est sympa), et les descentes dans le froid (c’est moins sympa, surtout pour les mains). On apprécie l’accueil des Suisses : vu le froid ambiant, on préfère ne pas bivouaquer. Tous les soirs, on sonne à une porte au hasard. Tous les soirs, on a une réponse positive dès la première demande, pour une nuit au chaud, avec une douche et un repas. Clou du spectacle, le seul jour de beau temps, on en prends plein les yeux dans les pentes du col de l’Oberalp.
Vadrouilles dans le Sud-Est
Une fois le printemps arrivé, on atterri dans le quart Sud-Est de la France pour nos stages respectifs. On en profite pour aller pédaler régulièrement sur de longs week-end. Ces pédalades donnent quelques récits que vous pouvez retrouver ici, par exemple un itinéraire du Rhône à la mer, par le mont Ventoux et les gorges du Verdon ou bien un tour des Baronnies provençales. Plus on roule, plus on aime rouler. Nos itinéraires gagnent progressivement du dénivelé et on s’aventure de plus en plus souvent dans des terrains escarpés et des chemins rudes, par exemple en faisant un grand tour du massif des Écrins.
Et maintenant ?
Ça y est, le grand départ approche. On est en train de fignoler les derniers détails de matériel et on pense quitter Grenoble vers le 20 octobre. On n’a pas encore tracé l’itinéraire entier, mais on sait que la trace de la carte ci-dessus n’est qu’une idée globale. On compte notamment ajouter de bonnes doses de montagne, dès que ce sera possible. Pour le départ, on se dirigera dans un premier temps vers Venise, en roulant autant que possible dans les Alpes françaises puis italiennes, tant que les routes ne sont pas fermées pour l’hiver. Pour la suite, on verra. On ne sait pas encore à quel rythme on avancera au long court. On a tendance à avaler pas mal de kilomètres, mais on a également envie de prendre le temps de découvrir les régions que l’on traverse. On pense notamment profiter du réseau Work-away pour s’arrêter de temps à autre en échangeant le gîte et le couvert contre un peu de travail, par exemple agricole.
Si vous voulez suivre notre aventure, on compte écrire des articles sur ce blog, au rythme qui nous plaira (sûrement entre un par mois et un par semaine). Pour savoir quand un nouvel article est publié, vous pouvez inscrire votre adresse mail dans la petite case en dessous de cet article (promis on vendra pas vos coordonnées !). On compte également poster quelques clichés sur notre compte instagram, que vous pouvez aller suivre si le cœur vous en dit !
A bientôt, pour de nouvelles nouvelles !
Bonne route à vous ! 🙂
Merci !
Bonnes balades !!!
Bonne route.
A bientôt, peut être sur la route
Avez-vous de lumières sur vos vélos ?
Oui, on a chacun une dynamo dans le moyeu de la roue avant, avec deux phares montés sur les vélos.
On va suivre ça de près ! Bravo pour ce beau projet.
Bravo pour la réalisation très prochaine de votre projet
Comme d’habitude soyez très prudent; nous vous suivrons.
Merci ! Promis, on ne fera pas de bêtises !
Merci pour le petit recap ! Hâte de vous lire !
Bonne route ! Qu’elle soit belle et riche de rencontres… 😘
Bonne route et amusez vous ! On vous suivra sur les réseaux donc prenez des photos et des vidéos. En un an, on ne sait jamais mais peut-être qu’on vous croisera sur le chemin. Et ne te blesse pas Maryem 😉 toi non plus Luc
Pleins de bonnes ondes pour vous <3